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2 juin 2006

Apocalypse Now : histoire d'un tournage cauchemardesque

 

« Nous étions dans la jungle, nous étions trop nombreux, nous avions trop d’argent, trop de matériel. Petit à petit, nous sommes devenus fous ».


Autant que le film lui-même, le tournage de l’œuvre-clé de Francis Ford Coppola mérite bien des superlatifs. Récit d’une odyssée cauchemardesque au cours de laquelle le cinéaste fut absorbé par son propre film.

 

 

Printemps 1975AN_00

Auréolé des consécrations successives des Parrain I et II, Francis Ford Coppola dévoile son nouveau projet, la transposition du Roman de Joseph Conrad Au Cœur des Ténèbres dans la jungle vietnamienne. Coppola l’a proposé maintes fois à son poulain George Lucas, mais celui-ci, trop absorbé par l’élaboration de son film de science-fiction qu’il a intitulé Star Wars, a fini par le délaisser.

 

Mars 1976

Le tournage d’Apocalypse Now débute aux Philippines. Harvey Keitel interprète le rôle du capitaine Willard, personnage principal du film. Marlon Brando, finalement convaincu par Coppola, endossera celui du colonel Kurtz. Le tournage doit durer quatorze semaines.

 

Avril 1976

Les conditions climatiques retardent les prises de vues. Le rythme de travail de l’équipe s’en ressent. Coppola, dont le comportement devient de plus en plus tyrannique, s’abîme dans de luxueuses fêtes et évince du tournage quiconque le contrarie, à commencer par Harvey Keitel, remplacé par Martin Sheen.

 

AN_01

Mai 1976

Le moral de l’équipe se dégrade à cause de Coppola qui, en plus de sa consommation exponentielle de stupéfiants, a cessé de verser les salaires. D’autre part, techniciens et acteurs frayent avec les maladies tropicales – et vénériennes - qui ont envahi le tournage.

Un typhon frappe l’île qui sert de site au tournage. Les plateaux sont envahis par la boue, le campement de l’équipe est submergé par les eaux. Dépourvu d’électricité et d’eau potable, le production interrompt le film.

 

Juin 1976

En plein dépassement de budget, Coppola retourne à San Francisco et contracte un emprunt de trois millions de dollars. Sur les quatre-vingt-dix heures de rushes tournées, huit minutes à peine sont utilisables.

 

AN_02bJuillet 1976

Retour de Coppola aux Philippines. Les défections sont nombreuses et Martin Sheen, craignant d’y laisser sa santé, hésite à poursuivre le tournage.

 



Septembre 1976AN_03a

Arrivée aux Philippines de Dennis Hopper, sous l’emprise permanente de l’alcool et des psychotropes. Pour « entrer dans la peau de son personnage », il cesse de se laver et s’attire l’hostilité de l’équipe.

 

Octobre 1976

La construction du repaire de Kurtz s’achève. Coppola le fait garnir de cadavres qu’il se procure auprès du représentant d’un laboratoire médical, qui s’avèrera être un profanateur de sépultures.

 

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Novembre 1976

Marlon Brando débarque sur le tournage avec quatre mois de retard. Il n’a pas lu le livre de Conrad, ne connaît pas son texte et son obésité ne correspond pas au personnage. Coppola s’enferme avec l’acteur dans la péniche que celui-ci a exigée comme loge et passe des heures à le faire répéter et à lui lire le roman à voix haute.

 

Mars 1977PDVD_017

Martin Sheen est victime d’une crise cardiaque et ne reprendra le tournage qu’à la mi-avril. Epouvanté à l’idée de ce qu’il adviendrait si l’acteur ne s’en relevait pas, Coppola sombre dans la paranoïa, jusqu’à l’épilepsie.

 


Mai 1977

Le tournage est bouclé. Coppola, qui a perdu cinquante kilos, ramène dans ses valises deux cent cinquante heures de rushes et un dépassement de budget de dix-sept millions de dollars. Devant son état de santé, le studio United Artists souscrit une police d’assurances lui assurant quinze millions de dollars en cas de décès du réalisateur.

 

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Décembre 1977

Toujours en cours de montage, le film donne lieu à d’innombrables versions, avec toutes une fin différente. Coppola passe ses nuits cloîtré dans sa salle de projection en compagnie des drogues et de la musique des Doors.

 

Mai 1979

Apocalypse Now est projeté à Cannes dans une copie de travail non définitive. Lors de la conférence de presse, Coppola s’en prend violemment aux journalistes américains, qu’il tient responsable de la mauvaise réputation du film. Il remporte la Palme d’or ex-aequo avec Le Tambour, de Volker Schlondorff.

 

 

Septembre 1979

Sortie d’Apocalypse Now en France. Le succès de sa carrière internationale est un soulagement. Coppola, qui avait investi sa fortune personnelle, engrange de substantiels bénéfices. Il entre dans la légende mais, aux yeux d’Hollywood, il est désormais – et pour toujours – un produit incontrôlable…

 

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Mai 2001

Cannes accueille une nouvelle version du film, augmentée et restaurée par Coppola lui-même. Baptisée Apocalypse Now Redux, cette dernière comporte 43 minutes de séquences inédites, dont celle dite de « La plantation française » dans laquelle joue l’actrice Aurore Clément et qui réintroduit celle-ci au générique du film.

 

 

 

 

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Commentaires
B
Ce n'est pas harvey keitel inculte c'est martin sheen
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